mardi 20 juillet 2010

Rigueur : de la «rilance» à la «ricession»

Le 16 juillet, à 12000 km de l’Elysée, au Japon, le Premier ministre a enfin qualifié de rigueur la politique économique que le chef de l’Etat et son gouvernement mettent en œuvre actuellement.
Pour la cgt-FO, l’utilisation du «mot tabou» n’est pas anodine. Elle consiste en un palier supplémentaire visant à préparer l’opinion à une rigueur encore plus rigoureuse et rigide à la rentrée de septembre, notamment à travers la préparation des budgets des ministères, la réforme des collectivités territoriales, la suppression d’aides publiques sociales ou pour l’emploi, le gel des rémunérations des fonctionnaires et bien entendu la réforme des retraites.
Les politiques de rigueur menées conjointement par les pays européens créent les conditions d’une prochaine phase prolongée de récession dans la zone euro et singulièrement en France. Voilà pourquoi, en réponse au concept onirique de «rilance» cher à la ministre de l’économie, la cgt-FO considère que la politique économique du gouvernement plonge pour longtemps l’économie française dans la «ricession», autrement dit la terrible combinaison de la rigueur et de la récession.
En sacrifiant d’un même élan la perspective d’une reprise économique pérenne, leur souveraineté et leur lucidité aux pressions contradictoires des marchés financiers et à l’appréciation des agences de notation, les Etats européens envoient sciemment leurs économies et leurs citoyens dans le mur de l’austérité. Pour la cgt-FO, la rigueur à l’œuvre, déjà forte mais qui sera accrue par les prochains budgets, est non seulement inacceptable socialement mais économiquement suicidaire et contreproductive.
La «rilance» est l’oxymore qui associe les options opposées de la rigueur et de la relance. La «ricession» qui mêle rigueur et récession est plus proche du pléonasme. Elle est assurément plus conforme à la réalité.
Communiqué de la confédération du travail Force Ouvrière

1 commentaire:

Humanisme 06 a dit…

Et demain, en exclusivité, Sarkofillonparisot va lancer le terme "austéricession" ! Mais comment peut-on encore être salarié et parvenir à soutenir ces gens-là en adhérant à leurs parties (clin d'oeil au morpion).