L’âge légal de départ à la retraite va passer de 60 à 62 ans. Ainsi notre gouvernement vient de nous faire enfin connaître ses intentions. Il nous faudra travailler plus longtemps !
Il y a la manière et il y a le fond :
Jusqu’à l’annonce de cet avant projet, le gouvernement a « distillé » les pistes possibles, a joué avec les médias, a fait donné sa courroie de transmission politique, et a forcé les syndicats à se battre contre des nébuleuses. Jamais une réforme de cette ampleur n’aura si peu été discutée, débattue, et négociée.
La Fédération Force Ouvrière des personnels des services publics et des services de santé dénonce cette réforme inique qui représente un recul social historique sans précédent, et qui une fois de plus impactera les salariés du secteur public et les salariés du secteur privé. Le gouvernement refuse de prendre ses responsabilités en vue d’assurer la pérennité de notre régime de retraite par répartition. Or pour notre organisation c’est réalisable pour peu que soient prises des décisions politiques courageuses visant à prélever les moyens financiers ailleurs que sur le travail des salariés. Force Ouvrière a fait des propositions dans ce sens.
La Fédération FO des personnels des services publics et des services de santé dénonce :
- Le recul de l’âge de départ à la retraite à 62 ans, entraînera de facto et de façon incontestable une diminution des retraites ; la rapidité avec laquelle ce recul se met en oeuvre (4 mois par an) va accentuer cette déperdition dont les 1ères victimes sont les collègues partant en retraite dès 2012 !
- La remise en cause partielle de la catégorie active par le relèvement de l'âge auquel il est possible, aux agents concernés, de faire valoir leurs droits à la retraite de 50 ans à 52 ans et de 55 ans à 57 ans selon les cas !
- L’augmentation envisagée sur 10 ans du taux de cotisation de 7,85 % à 10,55 %; pour un traitement mensuel brut de 1200 euros, la cotisation passera de 94,20 euros à 126,60 euros !
Pour mémoire, jusqu’en 1980 les fonctionnaires territoriaux et hospitaliers cotisaient à hauteur de 6 % alors même que les salariés du secteur privé cotisaient sur une base de 3 %.
- La modification de l’attribution du minimum garanti : au 1er janvier 2010 un fonctionnaire atteignant l’âge de 60 ans pouvait percevoir pour 35 années de cotisations le minimum garanti qui s’élevait à un montant de 1049 Euros, avec cette réforme, cet agent devra, pour obtenir ce même montant, se maintenir en activité jusqu'à l'obtention de 40,5 années de cotisations , OU attendre l’âge permettant d’obtenir le minimum garanti, c'est-à-dire 67 ans en 2018…
- La suppression de la possibilité de départ anticipé des fonctionnaires ayant travaillé 15 années et parents de 3 enfants dès 2012.
Etait envisagée la suppression de la règle de calcul de la pension basée sur l’indice détenu sur les 6 derniers mois d'activité; cette disposition fermement défendue par notre organisation, a été pour l’ instant retirée de l’avant projet de loi. Nul doute, que la forte mobilisation du 15 juin a pesé sur les ultimes arbitrages du Gouvernement, mais nous restons vigilants ! Notre ténacité lors des rencontres avec le ministre, la mobilisation importante au travers de la journée du 15 Juin sont sans l’ombre d’un doute la preuve de la détermination de notre syndicat libre et indépendant. La mobilisation doit se poursuivre pour lutter contre les effets dramatiques de ce projet. Pour sa part, la Fédération est favorable à appeler l’ensemble des salariés à une nouvelle grève franche interprofessionnelle, avec manifestation(s), au plus tard début septembre 2010 afin d’exiger le retrait du projet gouvernemental.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire