mardi 21 septembre 2010

Non, les Français ne sont pas convaincus par la réforme des retraites

Le Député-Maire d’Antibes, également Président de la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis, se déclarait favorable - dans un article publié le 7 septembre 2010 par «Direct Azur» (journal gratuit que l’on pouvait notamment trouver dans les présentoirs situés le long du cortège de la manifestation à Nice…) - à la réforme sur les retraites tout en énonçant être en phase avec les Français : «je crois qu’ils ont compris qu’elle était indispensable et, si nous parvenons à manifester un esprit de justice, cette réforme des retraites peut être un marqueur fort de la politique gouvernementale». Cette croyance a pourtant été ébranlée par une enquête menée les 2 et 3 septembre auprès de 957 personnes de plus de 18 ans par l’IFOP pour le compte de Ouest France : «Sept Français sur dix estiment justifiée la journée de grève et de manifestations contre la réforme des retraites prévue mardi en France (…) Ce chiffre est largement supérieur à celui enregistré pour la manifestation de mai 2008 sur le même sujet (43% à l'époque)», soulignait également l'IFOP. Ce sondage montre que les syndicats, en particulier Force Ouvrière, ont su expliquer comment on pouvait maintenir la retraite par répartition en la finançant notamment par une taxation du grand capital. Ils ont su convaincre qu’il était injuste de demander encore un sacrifice supplémentaire aux travailleurs, trop souvent considérés comme «la vache à lait».

Charité bien ordonnée...
Les Députés sont-ils exemplaires en la matière alors qu’ils bénéficient de 1.550 euros de retraite au bout de cinq années de cotisation, ce que bon nombre de salariés n’obtiennent qu’après 40 années de cotisations (voir l’article de Baptiste Legrand dans le Nouvelobs.com)? Cette réforme permet également, une fois de plus, de jeter en pâture les fonctionnaires en laissant entendre que leur système de retraites serait plus avantageux. Alors que le montant de certaines retraites dépasse les 3.000 euros par mois, ce n’est pas pour autant que les agents territoriaux, qui en gagnent souvent moins de la moitié (dans les crèches, le ramassage des ordures ménagères, l’entretien des lieux publics, etc.), demandent le plafonnement des retraites au nom d'un esprit de justice. Nous verrons maintenant si les Sénateurs, qui étudient actuellement ce texte voté le 7 septembre par l’Assemblée Nationale, auront une autre approche de la justice sociale. Notons qu’eux aussi bénéficient d’un «régime spécial» (voir l’article publié le 18 juin dans Marianne2), même si leur caisse serait aujourd’hui encore excédentaire. Celle des Fonctionnaires Territoriaux l'est également, mais rappelons que la CNRACL verse, au titre de la solidarité, 2 milliards d’euros par an pour la compensation et surcompensation inter régime.

Ne nous laissons pas culpabiliser par des arguments politico-technocratiques alors que les salariés sont les dindons de la farce et ne nous laissons pas endormir par des promesses électoralistes dont les modalités d’application et de financement restent aléatoires.

C’est un combat syndical au présent. Alors, restons mobilisés tous ensemble pour ce rendez-vous du 23 septembre, notamment à Nice à partir de 10h sur la place Massena.

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