Plusieurs articles de presse font état de la
situation financière difficile de la Caisse Nationale de
Retraite des Agents des Collectivités Locales (CNRACL).
FO préside la commission des comptes de la
CNRACL depuis des dizaines d’années, aussi nous possédons tous les éléments
nécessaires à la compréhension de cette situation.
Ainsi :
· Une des raisons des difficultés de la CNRACL est qu’il faut ajouter aux dépenses environ 1,6 milliard d’euros de compensation à reverser aux régimes «déficitaires», ce qui a entraîné pour l’année 2011 un déficit de 375 millions d’euros, compensés par le recours à l’emprunt.
· Pour mémoire, depuis la mise en place de la compensation en 1974 et de la surcompensation en 1985, la CNRACL a reversé environ 65 milliards d’euros soit l’équivalent de 5 années de versement de prestations.
Cette situation entraîne un problème aigu de
trésorerie. Le conseil d’administration a engagé une réflexion sur des mesures
susceptibles de rétablir l’équilibre financier de notre caisse. Nous nous dirigeons
vers l’augmentation de la cotisation employeur. Cependant, pour FO ce n’est pas
la seule piste à examiner. En effet, nous avons rappelé lors du conseil d’administration
et de la commission des comptes, les difficultés financières auxquelles sont confrontés
les collectivités locales et les établissements hospitaliers. Nous avons
interrogé les représentants des ministères afin de savoir, si le gouvernement attribuerait
aux collectivités et établissements les moyens financiers correspondants à
cette nouvelle charge. Un financement à budget constant de cette mesure aurait
pour conséquence de diminuer les moyens dont disposent les collectivités
territoriales et les établissements hospitaliers déjà en difficultés. FO exige le financement de l’augmentation
de la cotisation patronale, qui pourrait se situer entre 1 et 1,5 %.
Nous avons réclamé également que soit étudié
l’impact de l’application de la loi du 12 mars 2012 relative à l'accès à
l'emploi titulaire et à l'amélioration des conditions d'emploi des agents
contractuels. En effet, 10.000 agents
titularisés représentent une recette supplémentaire de 80 millions d’euros par
an. Si nous prenons en compte les chiffres annoncés dans le rapport du sénat des
agents non titulaires, c’est environ 125.000 agents dans la fonction publique
territoriale et 75.000 agents dans la fonction publique hospitalière qui
seraient concernés, l’impact d’une titularisation serait une solution à la
problématique financière de la CNRACL.
Nous
demandons également l’arrêt du blocage des salaires dans la fonction publique
qui est aussi un élément négatif pour l’équilibre de notre caisse ; une
augmentation de la valeur du point d’indice = augmentation des recettes de la
caisse.
Enfin, il
est indispensable de remettre à plat le système des compensations, qui
aujourd’hui, génère le déficit de la CNRACL. En effet, autant il peut être
compréhensible qu’un régime excédentaire participe à la solidarité (la CNRACL l’a
largement prouvé depuis 28 ans), en direction des régimes déficitaires de
salariés, autant quand il se trouve lui-même déficitaire, il ne peut assumer cette
charge qui l’oblige à recourir à des emprunts (situation actuelle de la
CNRACL).
Pour Force Ouvrière, il est nécessaire d’examiner toutes ces pistes, afin de donner à
notre caisse de retraite la possibilité de respecter sa première obligation, à
savoir le paiement des retraites de nos collègues pensionnés issus des
fonctions publiques territoriale et hospitalière.
Le secrétariat fédéral des
personnels des services publics et des services de santé Force Ouvrière
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire