Depuis l’instauration du jour de
carence par la loi de finances 2012, Force Ouvrière n’a eu de cesse de dénoncer
et combattre cette mesure injuste. Il s’agissait d’opposer les agents publics
aux salariés du privé, tout en sanctionnant les agents malades. Il s’agissait
également d’une mesure d’austérité visant à faire des économies sur le dos des
agents publics, déjà durement touchés par le gel du point d’indice.
La suppression aujourd’hui effective
de la journée de carence est donc le fruit d’une campagne qui a duré plus de
deux ans, au cours de laquelle FO a recueilli des milliers de signatures
exigeant l’abrogation du dispositif. Notre organisation a, par ailleurs, été la
seule à attaquer cette mesure en justice.
Le 20 février 2013, Marylise
Lebranchu, ministre de la Fonction publique, écrivait à FO : «Vous avez appelé mon attention à plusieurs
reprises sur l’application de la journée de carence dans la fonction publique
mise en place par le précédent gouvernement dans le cadre de la loi de finances
pour 2012. Je vous informe que le gouvernement a décidé d’abroger ce dispositif». Il
se sera donc écoulé plus de 10 mois entre cette lettre et la suppression
effective du dispositif inacceptable. En effet, c’est l’article 126 de la loi
de finances pour 2014 qui abroge le jour de carence à partir du 1er
janvier 2014.
Notons néanmoins que ce même article
126 prévoit, comme sanction, la possibilité d’une retenue sur traitement pour
les agents qui ne respecteraient pas le délai de 48 heures pour transmettre
l’avis d’arrêt de travail. Cette dernière disposition entrera en vigueur à la
date de publication de ses modalités d’application, au plus tard, le 1er
juillet 2014. Or, cela risque de conduire à pénaliser des agents pour une
raison procédurière.
Le secrétaire général de l’Union Interfédérale
des Agents de la Fonction Publique-FO (UIAFP-FO) a saisi la ministre par
courrier afin que des discussions s’engagent sur les modalités d’application
des « sanctions prévues en application de l’article 35 », autrement
dit les sanctions que pourrait encourir l’agent pour retard dans la transmission
de l’avis d’arrêt de travail.
La plus grande souplesse et la plus
grande bienveillance sont nécessaires pour éviter que des agents ne soient
pénalisés pour une simple question de délai.
Si FO se
félicite de cette abrogation due à sa campagne déterminée, d’autres
revendications doivent être satisfaites d’urgence. FO rappelle que le point
d’indice est gelé depuis 4 ans, que les retenues pour pension civile ne cessent
d’augmenter, que les mesures catégorielles diminuent et que les suppressions
d’effectifs se poursuivent.
Pour Force Ouvrière, toutes ces mesures d’austérité doivent être stoppées comme
l’a été le jour de carence.
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