Répondant aux exigences de la commission européenne, les pouvoirs publics mettent beaucoup de zèle à réduire les déficits publics, pour les ramener en dessous de la barre des 3% du produit intérieur brut. Pour y parvenir, le gouvernement a choisi de faire payer aux fonctionnaires les conséquences de la crise responsable d’une bonne partie du dérapage des dépenses publiques, en réduisant les effectifs et en gelant les salaires dans la fonction publique. Puisqu’il faut engager un «effort historique d’assainissement de nos comptes publics (…) par une maîtrise sans faille des dépenses publiques» (M. François Fillon, lettre aux ministres, 4 mai 2011), le gouvernement décrète:
- le gel du traitement des personnels de la fonction publique;
- le gel de la valeur du point d’indice pour 2011 à 2012, aggravant encore la perte du pouvoir d’achat des personnels et mettant en difficulté beaucoup de collègues.
C’est inacceptable! Comment faire quand les prix s’envolent et que les salaires stagnent? (gazole +18%, essence +13,5%, loyer +12%, électricité + 6,4%, produits alimentaires : pain + 5 à 7%, pâtes +5 à 10%, huile +5 à 8%, etc.).
La hausse des demandes d’aides dans les comités d’œuvres sociales est constante; les dossiers de surendettement n’ont jamais été aussi importants; les fins de mois sont de plus en plus difficiles.
Mais pour l’opinion publique, le gouvernement, par l’intermédiaire du ministre de la fonction publique, affirme que le traitement des fonctionnaires a augmenté de 3,6% en 2009 et de 2% en 2010, amalgamant sans vergogne la hausse de la valeur du point et les prises d’échelon et de grade! C’est de la désinformation!
Cette méthode est d’autant plus scandaleuse que, dans le même temps, il confirme le gel de la valeur du point d’indice pour 2011-2012 (voire 2013?).
Pour toutes ces raisons, la fédération appelle les fonctionnaires et agents publics à une journée de grève le 31 mai 2011. L’Union Nationale FO de la santé privée lance également un appel à la grève ce jour là. Ne pas le faire sonnerait comme:
- un renoncement pour les salariés du public comme du privé à ce que leurs revendications soient prises en compte;
- un acquiescement à la poursuite de la politique de rigueur du gouvernement qui pourrait même l’accentuer comme en Grèce ou au Portugal où les fonctionnaires ont vu leur traitement baisser;
- un encouragement au projet de constitutionnalisation de l’austérité pénalisant encore les salariés et plombant l’activité économique, la croissance et l’emploi. Qui plus est, ce projet revient à encadrer, donc limiter, la liberté de négociation au travers du contingentement des organismes paritaires issus de la libre négociation.
FO est souvent qualifié de «syndicat de la fiche de paye». Nous en sommes fiers car serions-nous un syndicat, si notre action se détournait de la défense des intérêts matériels des salariés du public comme du privé?
C’est pourquoi la fédération dans la ligne de la déclaration confédérale du 21 avril dernier n’a pas hésité à lancer un appel à la grève le 31 mai 2011 pour l’augmentation générale des salaires.
Cette augmentation doit se traduire entre autres :
- par la hausse de la valeur du point d’indice (5% dès 2011) ou conventionnel dans le privé;
- par 44 points, ou 200 € d’augmentation pour tous pour rattraper (en partie) la perte de 10% du pouvoir d’achat enregistrée depuis 2000;
- par la revalorisation des grilles indiciaires dans le public pour les catégories C, B et A et porter le minimum de rémunération à 120% du S.M.I.C.
La Fédération des personnels des services publics et des services de santé Force Ouvrière
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